La presse en a un peu parlé au moment des vendanges : la Bourgogne était la seule région a avoir réussi son millésime et quel millésime ! Aujourd’hui, les revues spécialisées atténuent leurs éloges sur la qualité du millésime 2002 en Bourgogne qui est maintenant presque banalisé.
Il y a bien des raisons à cela, la première étant la crise du marché d’une autre région bien connue…
Certes, le marché du vin est globalement morose et cependant, il reste très difficile, pour ne pas dire impossible, de trouver les meilleures bouteilles des meilleurs vignerons. Je peux en parler en connaissance de cause, moi qui rêve d’une petite allocation chez Anne Gros !
C’est ainsi en Bourgogne : une tradition de petites parcelles, des terroirs découpés, la subtilité, la finesse, la différence et la rareté…
Dans ce contexte, dans notre chère Bourgogne, il faut réaffirmer que le millésime 2002 est une référence. Beaucoup d’anciens reconnaissent n’avoir jamais vu cela, un millésime miraculé, si riche, si harmonieux, si complexe…Au départ, des raisins d’une maturité qui a parfois frôlé l’extrême (14°2 naturel, cela ne paraît presque pas raisonnable !), un peu de tri tout de même pour une bonne harmonie d’ensemble et des vinifications de velours.
Bien sûr, il y a des différences, tous les vins ne se ressemblent pas ; certains se sont faits plus vite que d’autres et l’on peut toujours légitimement penser qu’il est difficile de se faire vraiment une opinion avant la fin de la fermentation malolactique, voire la mise en bouteille.
Et pourtant, je l’affirme, chez les meilleurs, le millésime 2002 en Bourgogne sera légendaire et il mériterait davantage de 5 voire 6 étoiles dans une revue qui vient de donner son palmarès !
Ce n’est pas une tradition en Bourgogne, et c’est peut-être mieux ainsi mais si vous pouvez mettre la main sur quelques grandes « bouteilles » disponibles en vente primeur sur ce millésime, je suis sûr que vous vous en féliciterez dans quelques temps, dans un an par exemple, à sa sortie, et je prédis qu’ il sera difficile à trouver. Vous en serez heureux aussi dès la première bouteille dégustée et, pardonnez-moi d’insister, pendant longtemps…
Quelques vignerons et négociants bourguignons pratiquent en Bourgogne la vente en primeur : vous réservez les vins un an à l’avance en réglant généralement le prix hors taxe, on vous établit une facture pro forma. A la livraison, vous réglez la TVA et les frais de port éventuels. Cette pratique, très connue à Bordeaux n’est pas toujours avantageuse dans un marché très spéculatif, on se souvient, par exemple, du millésime 1997 qui se vendait plus cher que son aîné 1995 et qui s’est révélé bien meilleurà sa sortie. Il faut donc être très vigilant avec ce type d’achat.
Martial Jacquey
Passionné de vin et oenophile conseil pour Terroirs Bourguignons