De l’être le plus souvent possible, c’est ainsi que je vous formulais mes vœux à la fin de mon dernier billet. Vous connaissez mon goût pour les histoires qui se suivent et les coïncidences heureuses. Il se trouve qu’une amie m’a offert un livre que je ne connaissais pas mais dont je vous recommande la lecture : « La gourmandise. Freud aux fourneaux » de Patrick Avrane (1) Le titre vous indique déjà que c’est une petite merveille pour le gourmand freudien que je suis. Avec humour et humanisme voici les premières lignes : Des péchés capitaux, ces défauts qui font que l’homme se distingue de Dieu, la gourmandise est sans nul doute le plus anodin. Cependant, elle peut être comprise comme le péché qui dévoile les autres ». Voilà déjà une plaisante introduction mais la suite nous livre une remarquable analyse du « Dîner de Babette » de Karen Blixen mis en image par G. Axel et dont je vous parlais la dernière fois.
Une autre coïncidence a voulu qu je découvre le livre d’Alice Feiring « la bataille du vin et de l’amour » (2), livre enthousiaste d’une américaine qui veut sauver le monde de la parkérisation. C’est un peu l’esprit de Mondovino mais avec beaucoup plus d’humour et surtout d’autodérision.
Il prône aussi la recherche d’authentiques vins de terroir. J’ai été un peu surpris par son côté pur esprit car sa gourmandise est un peu intellectuelle et notre américaine s’avoue végétarienne. Quant à sa complice, elle la surnomme « maigrichonne ».
Sans renier ce que je vous ai dit la dernière fois sur l’ambiance de la cuisine qui me semble si particulière et unique dans une maison, j’ai envie de vous faire part de 2 tables qui m’ont vraiment enchanté dernièrement.
La première s’appelle « le coin caché », dans un quartier un peu reculé de Dijon, avec un côté bistrot du dimanche à la fois généreux et bon enfant, tenu par deux passionnés qui donnent l’impression d’avoir reçu cette maison comme un cadeau de Noël et vous la font partager joyeusement dans la plus grande simplicité : terrine de foie gras, coquilles saint jacques, pintade aux morilles. Authentiquement délicieux !
La deuxième est d’un style beaucoup plus cossu, avec un cadre de grande maison qui mérite largement son macaron, et qui réunit parfaitement la chaleur de la pierre et des poutres avec des portes de verre et des tableaux modernes éclatants. La cuisine est dans le même esprit, avec beaucoup de classe tout en étant généreuse ; les assiettes sont d’une beauté flagrante, les cuissons parfaites et le goût absolument exquis ! Il s’agit du « Montrachet » à Puligny qui vous propose, à midi, un menu d’un niveau rare à 27,50 € !
(1) Ed du Seuil, collection Points, série essais
(2) Ed Jean-Paul Rocher
Martial Jacquey – Passionné de vin
Le 04 mars 2010