Voici l’été, le temps des vacances, bref le temps de faire une pause et d’ailleurs, pour être cohérent, je devrais arrêter là mon billet et retourner me coucher.
Mais voilà, je suis encore ambivalent, j’ai à la fois envie de faire une pause, de dire « pouce », on s’arrête un peu, et, en même temps, je ne résiste pas à l’envie de vous faire partager mon enthousiasme de gourmand dijonnais en cette période où vient de se réaliser la deuxième édition du festival 4-14 autour des halles de Dijon. Ce festival est né du génie et de la détermination d’Alex Miles, américain vivant à Dijon et qui a la passion de la gastronomie, de la musique, des rencontres et des hommes. Il ne me sera pas possible de vous faire un compte-rendu exhaustif de cet événement qui a animé Dijon le week-end du 10 et 11 juillet, entre le 04 fête de l’indépendance outre atlantique et notre 14 national. Je ne peux pas non plus être objectif car j’y étais moi-même acteur dans plusieurs sens du terme. Mais cela ne m’a pas empêché de manger sur le pouce comme on dit. Tiens, tiens, le pouce… Passons…
Entre les verres servis par la dynamique équipe de notre stand, nous avons pu découvrir des sortes de paninis d’escargots à la moutarde de Stéphane Derbord (il en avait servi plus de 3000 à la Nouvelle Orléans en mai dernier !), originale version moderne (et pratique) de notre gastéropode favori. J’ai aussi retrouvé avec émotion Marc Meneau dans ses plus belles œuvres avec les huîtres en gelée d’eau de mer, une création de 30 ans qui ne se démode pas. J’étais même prêt à racheter le stock de saumon d’Eric Pras de la maison Lameloise, servi en pavé, mariné et fumé, une vraie merveille !
Les chefs de la Nouvelle Orléans n’étaient pas en reste non plus avec leurs recettes à base de crabe et de crevettes que nos bourgognes blancs ont bien appréciés. J’ai d’ailleurs pensé à la chanson de Claude Nougaro à propos d’Amstrong : « noirs et blancs sont ressemblants comme deux gouttes… » De vin, bien sûr ! On pouvait d’ailleurs découvrir le vin de Coppola et ceux de la fameuse maison Mondavi.
Il faut reconnaître qu’en cette époque de coupe du monde, ce fut un beau match amical entre la Nouvelle Orléans et la Bourgogne.
Bon, il faut quand même que je vous dise que ce 4-14 m’a donné l’occasion de me produire en spectacle pour la première fois. Hé oui, j’ai été sollicité par Evelyne Peudon, violoncelliste (qui a déjà œuvré avec mon ami Hubert Anceau) et André Beuchot, conteur de légendes bourguignonnes, pour les accompagner dans une nouvelle aventure. Pour me rassurer, je garde avec moi mes objets contraphobiques : la bouteille, le verre, le tire-bouchon… Et je raconte certains des textes de notre livre « Coups de cœur en Bourgogne » tout en faisant déguster les vins au public. André amène ça de la meilleure façon avec des légendes et des histoires vraies qui fondent notre patrimoine bourguignon, et Evelyne nous invite à l’écoute musicale de la viole de gambe, instrument à 7 cordes qui fut mis en valeur par Monsieur de Sainte Colombe et Marin Marais à l’époque de Louis XIV.
Je ne peux cacher ma satisfaction de prolonger ainsi les plaisirs de la dégustation et de l’écriture avec cette mise en scène aussi bien entourée.
C’est ainsi qu’Evelyne Peudon m’a ouvert les portes de la troisième version de ses « Pauses Gourmandes » ; ça ne s’invente pas, ça se joue !
Martial Jacquey – Passionné de vin
Le 20 juillet 2010